La compagnie regarde l'animal humain entre tendresse et posture scientifique. Elle trahit la confidentialité d'une mécanique sociale tacite et joue des ambivalences de nos actions interprétées comme banales.
Constamment surprise d'être étonnée, la Cie n'a de cesse de se prendre les pieds dans le tapis en questionnant l'implicite de nos quotidiens.
Les créations se densifient autour de 3 pôles : le corps et l'espace, les mots et le son.
Nourrissant sa réflexion à partir de témoignages qu'elle enregistre, elle compose une matière textuelle empruntée aux interviews qu'elle enregistre.
Elle tisse une matière sonore à partir d'aphorismes qui vont d'expressions courantes, aux chansons en passant par des slogans publicitaires.
Des apport provenant de la sociologie, la biologie ou la psychologie alimentent cette démarche.
La Cie s'empare de tranches de vie pour représenter des tableaux sensibles, visuels et sonores où corps et espace sont en tension pour questionner la complexité de ce qui nous apparaît absurdement évident si on n'y prenait pas bien garde: l'étrangeté d'être vivant.e. Être EN vie.
Nadège Guenot, autrice des projets, prend le parti de penser que la vie se joue entre schémas et fantasmes. Ces structures imprègnent les relations entre individus et fondent des sentiments, des pensés que l'on se raconte volontiers comme personnelles et évocatrices d'une individualité propre. La personnalité, notre personnalité, est-elle si personnelle ? La morale, les bons et les mauvais sentiments, la bravoure des héros et des héroïnes que l'on choisit, les responsabilités auxquelles on trouve un sens, le devoir du devoir, jusqu'à ce que l'amour n'en finisse pas, la patrie qui régit, la frustration qui embrase, la culpabilité qui renfrogne,... d'où cela provient-il ?
Perpétuellement en questionnement quant au fonctionnement de la communication et les règles tacites qui régissent nos
Des relations, elle dit: "J'aime confronter l’être moral, responsable que nous souhaitons être et l'animal indocile, le feu follet en état perpétuel d'urgence, dont les besoins fondamentaux, la vitalité, ne s’embarrassent pas de concepts mais exigent d’être satisfaits. L'anecdotique, les paroles récurrentes, les actes insignifiants m'apparaissent souvent comme intrigants. En d'autres termes, je trouve que l'évidence est rarement de mise quand il s'agit de comprendre le fonctionnement des bipèdes que nous sommes. Les contradictions s'agitent autour de moi, elles font la cohue, elles s'agitent de trop... En les matérialisant artistiquement, en les façonnant dans une création, il me semble leur donner une forme plus cohérente, une structure que je parviens à ranger, quelque chose dont je peux alors m’accommoder. Parfois, elles acceptent de se faire plus discrètes, laissant ainsi la place à d'autres interrogations."
Contact: Cie Instincts Grégaires, Les Bulles 42, 2300 La Chaux-de-Fonds, 079 769 62 34